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Visa long séjour des conjoints de français : le droit au guichet en préfecture

Les étrangers mariés à des ressortissants français peuvent solliciter un titre de séjour vie privée familiale. Les demandeurs doivent cependant faire état d’un visa long séjour et il est souvent demandé aux demandeurs (déjà sur le territoire mais n’étant pas en possession d’un tel visa) de retourner dans leurs pays pour le solliciter auprès des autorités du Consulat.

Attention : au-delà de six mois de vie commune, les demandeurs (conjoints de français) n’ont PAS l’obligation de quitter le territoire national pour solliciter un visa long séjour auprès des autorités consulaires. Nous nous sommes déjà exprimés sur cette question au cours de ce blog mais les nombreux abus rapportés nous imposent de revenir sur cette délicate question.

Cette règle des 6 mois n’a pas été remise en cause par la dernière loi Hortefeux de 2007.

Une circulaire adoptée le 19 mars 2007 rappelle de manière explicite aux services préfectoraux ce droit à demander le visa en France pour les conjoints de français justifiant de six mois de vie commune.

La circulaire rappelle notamment le caractère exceptionnelle de cette disposition prévue par le législateur qui a introduit un dispositif spécifique à l’égard des ressortissants étrangers entrés régulièrement sur le territoire national sous couvert d’un visa de court séjour et qui sont mariés en France avec un ressortissant français avec six mois de vie commune en France.

Ainsi, soulignent les auteurs de la circulaire (qui sont le ministre de l’Intérieur et le ministre des Affaires étrangères) conformément à l’article L.211-2-1 du CESEDA, ces étrangers bénéficient d’un dispositif dérogatoire les dispensant de retourner dans leur pays d’origine pour solliciter un visa de long séjour.

Ces étrangers peuvent se présenter auprès de l’autorité préfectorale pour solliciter,dans le cadre de leur demande de carte de séjour temporaire portant la mention « vie privée et familiale » en application de l’article L.313-11 4° du CESEDA, le visa de long séjour qui régularisera a posteriori leur entrée en France.

Il appartient alors aux services préfectoraux de procéder à l’examen de la recevabilité de la demande en vérifiant au préalable que le demandeur remplit les conditions précitées pour accéder à cette procédure dérogatoire, à savoir :

1) une entrée régulière en France ;

2) un mariage en France avec un ressortissant français ;

3) six mois de vie commune en France avec son conjoint, quelque soit la date du

mariage.

Si le demandeur remplit les trois conditions précitées, l’autorité préfectorale invite l’intéressé à déposer un dossier constitué des pièces suivantes :

– le formulaire de demande de visa de long séjour rempli et signé par le demandeur ;

– une photographie en couleurs du demandeur ;

– une photocopie de son passeport ;

– une copie intégrale de l’acte du mariage célébré en France ;

– une photocopie d’un document établissant la nationalité française du conjoint.

L’autorité préfectorale remet à l’étranger, admis à déposer sa demande de visa de long séjour, une autorisation provisoire de séjour de deux mois qui ne pourra être assortie d’une autorisation provisoire de travail et saisit, par messagerie sécurisée, l’autorité consulaire, soit dans le pays d’origine, soit dans le pays où résidait le demandeur avant son arrivée, si celui-ci y avait sa résidence habituelle en y joignant le formulaire de demande de visa de long séjour, muni d’une photographie, rempli et signé par le demandeur, les pages de son passeport faisant apparaître le numéro, l’état civil et les visas qui ont pu lui être délivrés ainsi que de toute autre pièce que l’autorité préfectorale jugera utile de communiquer au consul afin d’appeler son attention sur un élément particulier.

Le consul instruit la demande de visa de long séjour sur la base des documents reçus, en tenant compte du fait que la sincérité de l’intention matrimoniale et l’absence d’une annulation du mariage ont déjà été établies par l’autorité préfectorale d’une part et, d’autre part, de tout fait nouveau ou inconnu de l’autorité préfectorale dont il pourrait avoir connaissance. En cas de doute sur l’état civil du demandeur, il interroge les autorités locales sur l’authenticité des actes.

L’autorité consulaire se prononce, sous sa responsabilité, dès que possible et au plus tard, en raison des délais de transmission et du délai de deux mois au terme duquel l’absence de réponse à une demande de visa peut être considérée comme un refus implicite, un mois après avoir reçu le dossier sur la base des éléments dont il dispose, étant précisé que les refus ne peuvent se fonder que sur les motifs prévus au 2e alinéa de l’article L.211-2-1 du CESEDA, à savoir une menace à l’ordre public, la fraude et l’annulation du mariage.

Si le demandeur remplit les conditions pour se voir délivrer un visa de long séjour, l’autorité consulaire édite une vignette qui est collée sur le formulaire de demande de visa conservé au poste et en avise l’autorité préfectorale récipiendaire de la demande par la messagerie sécurisée.

En cas de refus de visa, l’autorité consulaire avise l’autorité préfectorale par le même moyen et adresse au demandeur une lettre motivant le refus, notifiée par la préfecture concernée. Le demandeur pourra former un recours par les voies prévues pour requérir une annulation du refus de visa.

Lorsque l’autorité consulaire avise le préfet de l’édition de la vignette, ce dernier délivre à l’intéressé un récépissé de demande de titre de séjour en qualité de conjoint de Français, qui l’autorise à travailler et poursuit la procédure d’instruction de la demande de carte de séjour temporaire portant la mention « vie privée et familiale » en application de l’article L.313-11 4° du CESEDA.

En outre, l’instruction de la demande de visa de long séjour d’un ressortissant étranger, conjoint de Français ne donne pas lieu à perception de frais de dossier par les autorités diplomatiques et consulaires. Par ailleurs, ces ressortissants ne sont pas soumis au paiement de la taxe de chancellerie dès lors qu’ils sont entrés régulièrement sur le territoire sous couvert d’un visa de court séjour.
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